La santé mentale semble un sujet délicat pour nous tous. On tend de penser qu’avoir un problème de santé mentale veut dire que nous avons une « maladie mentale », une étiquette que personne ne veut avoir. Alors, on reste souvent dans le déni, en pensant que « ce n’est pas si grave », on préfère de régler nos problèmes seuls. Qu’est-ce que la santé mentale ?
Le Département américain de la santé et des services sociaux définit la santé mentale comme incluant «notre bien-être émotionnel, psychologique et social». Cela affecte la façon dont nous pensons, ressentons et agissons. Il détermine également la façon dont nous gérons le stress, interagissons avec les autres et faisons des choix.
Au cours de notre vie, nous sommes tous confrontés à des problèmes qui affectent notre bien-être. Les problèmes relationnels, le stress au travail, les difficultés financières, la solitude, l’indécision ou les problèmes de santé peuvent déstabiliser notre équilibre. Parfois, il existe des facteurs de stress cumulés auxquels nous devons faire face en même temps.
Les problèmes de santé mentale peuvent provenir des facteurs de stress récents, ou ils sont causés par des couches d’expériences difficiles au fil des ans. C’est pourquoi parfois la racine du problème est évidente, parfois elle ne l’est pas. Il est généralement difficile de percevoir lorsqu’un défi de la vie a dépassé notre seuil de résilience; et quand nous le voyons, nous sommes peut-être déjà en incapacité de se reprendre en mains. Lorsque les problèmes ne sont pas résolus avec succès, des émotions douloureuses peuvent apparaître (anxiété, colère, peur, dépression), la vie devient « hors de contrôle ».
La ligne entre les réponses saines et malsaines aux facteurs de stress est très mince et parfois nous avons tendance à ignorer les petits changements dans notre comportement, jusqu’à ce qu’il altère notre vie. Le fait de ressentir un ou plusieurs des sentiments ou comportements suivants peut être un signe d’alerte précoce d’un problème (extrait de mentalhealth.gov) :
- Manger ou dormir trop ou trop peu
- S’éloigner des gens et des activités habituelles
- Avoir peu ou pas d’énergie
- Se sentir engourdi ou comme si rien n’avait d’importance
- Avoir des maux et des douleurs inexpliqués
- Se sentir impuissant ou désespéré
- Fumer, boire ou consommer des drogues plus que d’habitude
- Se sentir inhabituellement confus, oublieux, nerveux, en colère, bouleversé, inquiet ou effrayé
- Crier ou se battre davantage avec la famille et les amis
- Vivre de graves sautes d’humeur qui causent des problèmes dans les relations
- Avoir des pensées et des souvenirs persistants que vous ne pouvez pas sortir de votre tête
- Entendre des voix ou croire des choses qui ne sont pas vraies
- Vous songez à vous faire du mal ou à faire du mal aux autres
- Incapacité à effectuer des tâches quotidiennes comme prendre soin de vos enfants ou se rendre au travail ou à l’école
La prochaine étape, lorsque nous voyons ces changements dans notre vie, est de demander de l’aide ! Bien que nous puissions penser que la situation n’est pas « si mauvaise » pour nécessiter une thérapie, n’oubliez pas que plus tôt vous commencez à comprendre comment développer une gestion saine des événements indésirables de notre vie, plus il est facile de revenir à une vie équilibrée.
Au début, quelques séances avec un thérapeute peuvent suffire pour renforcer la résilience. Plus le problème persiste, plus le processus thérapeutique peut être long. Chaque fois que vous décidez de commencer la thérapie, c’est un acte de courage. Bien que le processus thérapeutique soit confidentiel, vous pouvez entrer dans le bureau du thérapeute avec la peur d’être exposé, étiqueté, jugé, non validé et non compris. Par conséquent, il y a quelques aspects que vous voudrez peut-être garder à l’esprit :
- Un praticien en santé mentale est là pour vous aider, ce qui ne signifie pas de jugement, pas d’étiquetage et respectant pleinement la confidentialité. Mais vous pouvez mieux résonner avec un thérapeute qu’avec un autre : essayez quelques-uns et faites un choix !
- Il y a de l’aide gratuite ou aux prix bas. Les centres de crise ou d’écoute active en ligne, les cliniques publiques et les hôpitaux sont des ressources gratuites qui méritent d’être essayées. Et puis, il y a des thérapeutes qui offrent des tarifs réduits pour les groupes et qui travaillent sur des échelles des prix, en fonction de votre revenu, pour les individus. Ils sont tous à portée d’un clic ou d’un téléphone.
- Plus tôt vous chercherez de l’aide, moins le processus de restauration de notre bien-être sera coûteux et douloureux. Plus vous restez bloqués dans la douleur psychologique et les pensées tournoyantes dans votre tête, plus ces connexions négatives deviendront fortes dans votre cerveau et le travail pour les défaire et élaborer des stratégies saines sera long et compliqué.
- Les chances sont que vous avez déjà les outils dont vous avez besoin pour améliorer la situation, mais les émotions négatives vous empêchent. C’est là que la thérapie peut aider. Cela vous donne juste le coup de pouce dont vous avez besoin pour faire confiance à vos forces et surmonter les situations difficiles.
En conclusion, il est important pour chacun de nous de reconnaître nos limites et de comprendre que parfois nous sommes confrontés à des moments difficiles qui peuvent affecter nos sentiments et nos pensées. Il n’y a rien d’inhabituel à cela, nous sommes des humains, pas des machines parfaites. Être moins dur avec nous-mêmes et chercher de l’aide au lieu d’essayer de « résoudre » notre problème seul pourraient être des approches qui empêchent de glisser sur une pente dangereuse d’impuissance et de stigmatisation.